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Et si Rome n'était jamais tombée aux mains des barbares ?

Par Pascal Lemaire

 

VIème partie

Le règne de Flavius Claudius Julianus Germanicus Maximus ( 361-380 )

 

VI.1 : La campagne dace

Suite à son accession au trône impérial Julien entrepris d'organiser les territoires nouvellement conquis. Il commença par rattacher les territoires de la province de Germanie première à ceux de Belgique première. De même la Germanie seconde fut rattachée à la Belgique seconde. Cela unifiait les territoires au sud du Rhin, et permettait de dégager des effectifs pour administrer les nouveaux territoires sans provoquer de hausse trop élevée des frais de l'administration.

Il créa ensuite la province de Francie sur le territoire anciennement occupé par les Francs saliens et ripuaires ( Hollande et Rhenanie du Nord ), puis la province d'Alemanie sur le territoire des Alamans ( Westphalie, Baden-Wurtemburg ), ce qui correspondait à ses victoires de 358. Les territoires conquis en 359 furent eux divisés en 2 provinces baptisées Germanie Supérieure ( Basse Saxe ) et Inférieure ( Thuringe ) tandis que les frontières de la Rhétie, et de la Norique étaient modifiées. Ces quatre provinces formaient la nouvelle préfecture de Germanie.

Par ailleurs un nouveau Dux avait été appointé sous le titre de Dux Albiis, du nom du fleuve marquant la nouvelle frontière. C'était à Severus, son fidèle lieutenant, que Julien avait confié ce poste, en raison de sa bonne connaissance de la région. Pour le seconder il avait nommé Flavius Valentinianus, fils d'un officier pannonien à la carrière distinguée qui avait fait preuve de talent et de bravoure durant la campagne de Germanie au sein des forces danubiennes. Installé à Portus Boreus, capitale de la Germania Superior, il eut à mener plusieurs opérations contre les peuplades frissones de la côte, n'hésitant pas à se montrer d'une grande cruauté envers les rebelles et à appeler les tribus voisines à venir pilleur les territoires frisons, imitant en cela la politique de Jules César à l'égard des Eburrons quatre siècles plus tôt.

Après avoir procédé à ces changements Julien se rendit à Rome, où il fut reçu en héros par le Sénat et le Peuple. Mais a peine s'était-il installé au Palatin que lui parvint l'annonce de troubles dans le nord de la province de Bretagne, où les peuplades vivant au nord du mur construit par Hadrien s'étaient mises à lancer des raids contre la partie de l'île contrôlée par les romains. Aussi envoya-t-il Flavius Julius Valens, frère cadet de Flavius Valentinianus, à la tête d'une armée avec ordre de pacifier définitivement les Pictes et de prendre le contrôle du nord de l'île. L'objectif de Julien était évidement de diminuer le nombre de soldats stationnés sur l'île et donc de réduire sur le long terme les coûts de leur entretient.

Si Julien avait choisis cet officier pour cette campagne, c'est parce qu'il connaissait bien la région, y ayant passé une partie de sa jeunesse avec son frère sous les ordres de leur père, alors Dux Britaniae. Il lui fallut trois ans pour mener à bien ces opérations qui devaient déboucher sur la création de la nouvelle province de Britania Ulterior, rattachée à la préfecture de Bretagne.

Mais Julien n'eut pas l'opportunité d'observer les efforts de son général, car il avait déjà tourné son regard dans une autre direction, celle de la Dacie.

La région était menacée par les peuplades gothiques depuis de nombreuses années, et avait faillis être évacuée à l'époque de Gallien, et l'aurait certainement été si Claude II ne s'était pas montré si efficace. Or ces barbares, sous la pression d'une nouvelle peuplade, les Huns, s'agitaient et cherchaient à s'introduire dans l'Empire. La frontière, dans cette région, était difficile à tenir par manque d'un grand fleuve sur lequel s'appuyer. Aussi Julien II décida-t-il de lancer une grande offensive dans la région pour fixer cette frontière sur le fleuve Hypanis ( Dniestr ), pour en faire un nouveau Limes.

Prenant lui même la tête de l'armée, il se mit en campagne durant le printemps 365 et dura 4 ans. Faisant appel aux peuplades nomades sarmates les habitants de la région se défendirent courageusement, mais ne purent s'opposer efficacement aux légions. Même les nombreuses forteresses des Carpathes ne purent résister face à l'armée romaine, Julien ayant eu la prudence de faire venir d'orient plusieurs unités spécialisées dans la guerre de siège, un type de conflits plus fréquents dans cette partie de l'Empire. La région fut réorganisée en provinces de Dacie supérieure, inférieure, ultérieure, et les frontières de la Mésie inférieure revues. Les nouvelles provinces dépendaient du Dux Danubii et avaient été rattachées à la préfecture de Dacie, qui voyait ainsi sa superficie plus que doubler.

Bien que la victoire aie été proclamée, cette région devait rester une source de troubles durant de longues années, bien après la mort de Julien. La victoire assurait aussi à l'Empire un accès à de riches mines de fer, de cuivre et d'or, ainsi que d'importantes ressources agricoles. Le Danube désormais plus sur voyais également son rôle de route commerciale renforcé, assurant la prospérité des villes le bordant. Là aussi Julien veilla à ce que des colons soient envoyés tant pour pacifier la région que pour assurer sa romanisation et son exploitation.

VI.2 Le voyage de Flavius Claudius Julianus Germanicus Britanicus Dacicus Maximus

A l'issue de la campagne Dace le Sénat, qui avait déjà accordé à Julien II le titre de Britanicus après la victoire de son légat Flavius Julius Valens, lui accorda le titre honorifique de Dacicus. Toutes ces victoires gagnées par un empereur resté fidèle aux anciens dieux, et la richesse générée dans tout l'Empire par l'ouverture de ces nouveaux marchés et la sécurisation de voies commerciales comme le Rhin et le Danube, avait de profondes conséquences dans la population. Là où beaucoup avaient adopté la foi chrétienne dans les périodes de troubles, de plus en plus reniaient ces prêtres aussi grincheux qu'opposés aux plaisirs simples de la vie. Là où Constantin, usant de la violence, avait échoué, Julien II réussit par la grandeur de ses actes.

Il renforça ce phénomène lors du grand voyage qu'il décida d'entreprendre à la fin de sa campagne dace, un grand voyage qui devait l'entraîner dans tout l'Empire. Commençant par la Grèce, il se rendit dans les grands sanctuaires tels celui d'Olympie, où il admira la statue de Zeus réalisée par Phidias, ou celui de Delphes, où il fut accueillis par les prêtres d'Apollon et où il consulta la Pythie sur son avenir, il passa également à Athènes, où il avait passé plusieurs années dans sa jeunesse, retrouvant des amis d'alors perdu de vue depuis, il visita les cités d'Asie Mineure, se recueillant sur le site de Troie, où il se fit lire plusieurs passages d'Homère et de Virgile, il se rendit à Pergame, où il sacrifia à Athéna, se rendit en Mésopotamie, pour visiter les cités anciennes de la région, passa en Palestine où il se fit expliquer la doctrine des juifs par leurs plus grands théologiens, passa à Alexandrie où il passa plusieurs jours dans la grande bibliothèque et au Musée, discutant avec les savants qui continuaient d'affluer dans ce grand centre de savoir, débattant avec eux de science et de philosophie, il remonta le Nil pour y découvrir les vestiges de l'ancienne civilisation égyptienne, il visita les riches cités d'Afrique, passa en revue les troupes des régions qu'il traversait, ... Par ailleurs, partout où il passait il donnait des ordres pour que soient restaurés les temples des anciens dieux, négligés ou même saccagés par les chrétiens.

Partout où il passait il suscitait l'admiration de ses sujets : à moins de 40 ans, intelligent, précédé par une réputation de militaire de premier ordre, il présentait tous les attributs des souverains mythiques de l'histoire hellénistique et romaine.

Après l'Afrique Julien II traversa la mer pour se rendre en Hispanie, d'où il remonta vers la Gaule où il put constater le retour de la prospérité né de la sécurité nouvelle qu'il avait donné à la région. Il se rendit également en Bretagne, où il tomba en admiration devant le cercle de pierre levée attribué aux anciens druides, les prêtres de la religion celtique interdite par Jules César. Il visita également les régions les plus au nord de l'île, où il aperçu les côtes de l'Hibernie, cette île verte habitée par les derniers des celtes libres.

Il se rendit en Germanie, où il rencontra son fidèle Severus qui lui fit un rapport complet sur la situation dans la province et lui fit visiter le nouveau Limes sur l'Albii ( Elbe ). Ensemble ils discutèrent des problèmes de sécurité sur la nouvelle frontière, qui étaient surtout importants dans le nord, près de la mer, en raison des raids menés par les Saxons et les Jutes installés plus au nord.

Après ce séjour Julien redescendit vers le sud, avant de retourner à Rome, après 2 ans de voyage.

VI.3 L'ambassade

A son retour de voyage, en 371, Julien II s'intéressa à nouveau à des questions de politique étrangère. En effet les agents romains aux frontières nord de l'Empire lui avaient rapporté de graves troubles dans les régions gothiques et sarmates. Une nouvelle peuplade, composée de guerriers extrêmement féroce et très habiles au maniement de l'arc à cheval, avait réussi à écraser ces peuplades du nord de la mer Noire. Ces guerriers, les Huns, étaient aussi d'une extrême cruauté et les récits à leur sujet faisaient passer les Germains pour des enfants.

Par ailleurs une ambassade était arrivée à Rome, venue d'un très lointain empire. Ces hommes au teint jaune, de petite taille, étaient arrivés par bateau au terme d'un long périple.

Venus de l'Empire du Milieu, aussi appelé Qin, du nom du premier monarque à avoir unifié leur empire, ils avaient été envoyés par l'Empereur Sima Yi pour signer une alliance avec le puissant empire de Rum, avec lequel ils commerçaient de manière indirecte depuis plusieurs décennies, notamment des soies précieuses.

L'ambassade avait embarqué à bord d'une flotte de 5 jonques qui avaient mis le cap vers le Sri Lanka puis l'île de Socotra, plaque tournante du commerce dans l'océan indien, avant de mettre le cap sur le Yemen et de remonter la Mer Rouge où ils avaient emprunté le vieux canal creusé à l'époque Perse et restauré par les Romains afin d'établir un lien direct entre la Méditerranée et la Mer Rouge. De là ils avaient fait escale à Alexandrie avant de se rendre à Ostie, le grand port de Rome. Les dimensions de ces jonques étaient énormes aux yeux des romains qui avaient décidé de les escorter en Méditerranée. Dix puissantes galères les accompagnaient donc, à bord desquels quelques spécialistes de la construction navale qui étudiaient ces navires étranges, et notamment leur système de gouvernail, totalement inconnu en Méditerranée.

A bord de ces navires, 200 marins, une cinquantaine d'officiels, 100 serviteurs et 100 gardes venus solliciter l'aide des romains contre les Huns qui ravageaient la frontière nord de l'Empire de Qin. A Alexandrie plusieurs savants du Musée avaient également embarqué à bord des jonques pour apprendre la langue chinoise et leur apprendre le latin et le grec, afin de faciliter les échanges qui dans un premier temps devaient se faire par l'intermédiaire de traducteurs indiens, habitués à commercer avec des marchands venus tant de Chine que de l'empire romain.

Ces savants grecs d'Alexandrie, à la pointe du progrès dans l'Empire, furent grandement étonnés par ce qu'ils découvrirent à bord de ces jonques. Tout d'abord la nourriture, des petits grains cuits dans l'eau bouillante, très nourrissants et se conservant fort bien. Ensuite un étrange instrument qui semblait se servir du magnétisme terrestre, connu depuis plusieurs siècles par les grecs, qui servait à se repérer en mer. Enfin les chinois n'utilisaient pas de tablettes pour écrire mais un étrange matériau, le papier, tout à fais inconnu des romains lui aussi .

De leur côté les Chinois, qui avaient pris le temps de visiter Alexandrie avant d'appareiller pour Rome, avaient été surpris par le gigantesque phare d'Alexandrie, et par divers mécanismes ingénieux construits au Musée ou dans des temples. Ainsi l'ouverture automatique, sans intervention humaine, des portes du temple de Sérapis avait-elle semblée magique aux chinois. Les machines à vapeur, simples curiosités pour les Romains qui les connaissaient depuis plus de 500 ans, étaient source d'émerveillement pour les dignitaires chinois.

Leur arrivée à Rome début 372 les stupéfiât. Jamais ils n'avaient vu de ville de ce genre, avec ses hautes insulae, ses monuments de marbre, son Colisée, ses palais, ... Durant le temps qu'avait duré la traversée les savants alexandrins avaient eu le temps d'apprendre la langue chinoise et les chinois le grec, langue principale des alexandrins. Aussi purent-ils adresser à Julien II dans la langue de Platon les salutations de leur maître, et lui offrir des monceaux de soies, de pierres précieuses et surtout de rares épices, certaines inconnues dans l'Empire.

Pendant ce temps la situation à la frontière empirait : les royaumes gothiques étaient tous écrasés les uns après les autres par les Huns et les Alains avaient choisis de s'y unir pour éviter l'annihilation. Pour la première fois les barbares envoyèrent alors à Rome une délégation conjointe des Ostrogoth et des Wisigoth, demandant à Rome d'intervenir à leurs côtés contre le roi Huns Ulda.

Devant ces deux ambassades, Julien décida en octobre 372 d'envoyer une armée affronter les Huns. Il convia les ambassadeurs chinois à l'accompagner dans cette campagne, ce qu'ils acceptèrent.

VI.4 La campagne de 373

L'armée romaine mobilisée pour cette campagne impériale était impressionnante. 5000 cavaliers et 25 000 hommes, vétérans des campagnes contres les Germains, formaient la composante terrestre de cette armée, qui serait transportée par mer pour rejoindre les 15 000 Ostrogoth et Wisigoth rassemblés sous les ordres du souverain Ostrogoth Ermaric. L'Empereur était escorté par sa garde personnelle, et les ambassadeurs chinois étaient accompagnés de leurs propres gardes du corps renforcés par une unité romaine d'élite.

L'impressionnante armée s'était rassemblée début mars à Tanais, ville fondée par les grecs à l'embouchure du Don. Les Huns, confiants dans leur victoire, marchèrent immédiatement contre l'armée coalisée avec 55 000 hommes, soit l'ensemble de leurs forces en Europe. Un détachement de cavaliers Sarmates s'était joint aux coalisés, avec 2000 cataphractaires et 3000 cavaliers légers dont la moitié étaient des archers.

La bataille eut lieu aux ides de mai 373. Inférieure en cavalerie, l'armée coalisée comptait avant tout sur l'infanterie romaine, qui avait été divisée en trois groupes, un au centre et un à chaque extrémité de la ligne de bataille. Les Ostrogoth occupaient l'intervalle à droite, les Wisigoth l'intervalle à gauche. Entre les lignes d'infanterie régulière les romains avaient placé un grand nombre d'archers à pied. De plus, des balistes et des scorpions étaient placés à espace régulier.

La cavalerie romaine, constituée de cataphractes, était divisée en deux groupes placés derrière l'infanterie, sur les ailes. Les cataphractes Sarmates avaient été joints à ces groupes. La cavalerie légère, elle, formait une réserve mobile prête à intervenir en cas de besoin.

Le plan était simple : les chinois avaient indiqué que la technique des Huns était de faire pleuvoir une pluie de flèches avant de charger. Aussi les alliés avaient-ils reçu des boucliers romains pour se protéger des traits. Ils devraient ensuite céder progressivement afin de former deux couloirs entre les lignes romaines. La cavalerie lourde chargerait alors sur les flancs de l'ennemi tandis que la cavalerie légère viendrait refermer le piège.

Tout se déroula comme prévu. Les Goth se retirèrent en bon ordre, sans avoir subis trop de pertes lors du barrage de flèches hunniques grâce aux boucliers romains. Ce faisant ils attirèrent la cavalerie d'Ulda se précipita à leur poursuite, permettant alors à la cavalerie romaine de charger dans leurs flancs tandis que les archers romains faisaient pleuvoir leurs traits et que l'infanterie romaine, après avoir lancé ses javelots, se lançait à l'attaque. Les Goth, après avoir feint la fuite, firent volte-face et stoppèrent net les Huns tandis que la cavalerie légère coalisée se rabattait sur l'arrière de la formation ennemie.

La victoire fut totale, l'armée Huns étant anéantie : seuls 5000 guerriers purent fuir le champs de bataille, prenant la direction de l'Orient. Les pertes gothiques avaient été modérées, grâce aux boucliers romains. L'armée romaine enfin n'avait connu que de très faibles pertes, a peine quelques centaines d'hommes.

Les chinois furent impressionnés par l'efficacité romaine, et annoncèrent peu après la bataille leur départ pour rentrer en Chine. Ils repartirent à bord de leurs jonques, qui avaient été chargées de cadeaux par Julien II, notamment des traités philosophiques et des statues, ainsi que des bijoux et des pierres précieuses.

VI.5 Le renouveau culturel

Suite à la grande victoire de Tanaïs les Goth se soumirent à Julien II, devenant des tribus vassales de l'Empire et lui versant un important tribut. Dans la foulée plusieurs colonies de vétérans furent établies sur les côtes de la mer noire, pour sécuriser la région et la civiliser, l'objectif étant surtout de recueillir les importantes quantités de blé produites dans les vastes plaines Sarmates, afin de ravitailler l'Empire avec du blé à bas prix.

Rentré à Rome Julien eut alors pour principale préoccupation celle d'encourager les arts et les lettres, ainsi que le développement des nouvelles provinces tant germaniques que britanniques et daces. Les légions et les troupes auxiliaires étaient chargées de la construction de nombreuses routes qui sillonnaient tout l'Empire et venaient rejoindre le vieux réseau routier, qui fut lui-même restauré et amélioré en bien des endroits.

Une des principales préoccupations de Julien fut aussi de veiller à la santé économique de la région rhénane, qui avait perdu une grande source de revenus lors du départ des troupes du Limes désormais déployées sur l'Elbe. Car même si les nouvelles provinces ne pouvaient encore fournir aux légions l'ensemble de leurs provisions elles s'organisaient chaque mois un peu plus et seraient bientôt à même de fournir le fourrage et les vivres nécessaires. En outre avec les légions s'étaient déplacés nombres d'artisans, ce qui avait entraîné l'abandon d'une partie des villes de garnison comme Colonia Agrippinensis ou Moguntiacum, ce qui entraînait des problèmes secondaires comme la taille trop importante des murailles de ces villes pour le nombre de défenseurs potentiels qui y restaient…

Cependant Julien ne s'occupait pas que de ces aspects purement gestionnaires, puisqu'il portait également un grand intérêt aux sciences et aux arts. Suite à son voyage à travers l'Empire il avait décidé que serait rédigé un catalogue géographique de l'Empire, réalisé par des géographes envoyés dans chaque province. Il avait en outre établit de grands ateliers de copistes chargés de recopier les ouvrages les plus intéressants à des dizaines d'exemplaires afin que chaque grande ville de l'Empire dispose de bibliothèques bien remplies afin que les jeunes puissent accéder à la culture et au savoir. Par ailleurs, suite aux commentaires qu'avaient fait les ambassadeurs du lointain empire de Qin sur les merveilles de la vapeur il avait créé un experimentarium à Rome, ou des ingénieurs spécialistes de l'artillerie et de la mécanique issus des légions avaient ordre d'inventer des choses nouvelles en se basant sur cette vapeur ou sur les inventions chinoises comme le papier, le gouvernail et la boussole. Des galères et des navires de transport de la flotte de Misène furent ainsi équipées de ce nouveau système, pour une série de tests qui devaient entraîner de profonds changements dans la marine romaine.

L'Empire connut alors une période de 7 ans de calme et de prospérité jusqu'à ce qu'un nouveau péril ne vienne menacer la sécurité de l'Empire.

VI.6 Le péril saxon

La campagne de Severus en 359 avait causé de grandes destructions et des pertes massives aux tribus saxones situées sur la façade atlantique et porté les frontières de l'Empire jusqu'à l'Elbe, assurant la paix et la sécurité de la Britania et de la Gaule pour une vingtaine d'années. Mais cette paix ne pouvait durer éternellement. En 378 une nouvelle génération de guerriers commença à lancer de nouveaux raids contre les Romains, principalement le long de la côte de Germania Superior et de Francie. Pendant un temps la classis germaniae parvint à les repousser mais en novembre 379 une vague de froid particulièrement intense gela l'Elbe et permit à une armée barbare de traverser le fleuve a pied de nuit. La garnison de Portus Boreus fut surprise et massacrée dans son sommeil, le Dux Albiis lui même périssant sous une lame saxonne.

La perte de Portus Boreus était un coup dur pour les forces romaines de la région que la mort de leur commandant en chef plongea dans le désarroi. Certains légats paniquèrent et abandonnèrent le Limes pour se replier vers la Francie. En apprenant la nouvelle Julien décida d'intervenir personnellement.

Prenant avec lui la garde prétorienne et deux légions danubiennes il remonta vers le nord. Là il entreprit de réorganiser ses forces et de mettre le siège devant Portus Boreus alors que le mois d'avril venait de commencer.

Les barbares n'étaient pas assez nombreux que pour tenir la ville et furent rapidement chassés, non sans avoir préalablement massacré une grande partie de la population. Traversant le fleuve sur toutes les embarcations qu'ils avaient pu trouver dans la ville ils se regroupèrent sur l'autre rive, attendant les romains de pied ferme.

Faisant venir la flotte de Germanie Julien fit traverser le fleuve à ses troupes. Pendant ce temps la flotte de Bretagne établit des patrouilles le long de la côte, remontant loin au nord jusqu'au bout d'une presqu'île boisée à la population tout aussi hostile. Les marins avaient ordre de détruire tout navire qu'ils verraient et d'obtenir autant de renseignements possibles sur la contrée. Une escadre plus audacieuse, commandée par un brillant officier d'origine massaliote, poursuivit au delà de cette péninsule dans une vaste mer qu'il reconnu comme étant celle décrite par Pythéas, l'explorateur partit de Massalia 8 siècles plus tôt dans un long voyage au sujet duquel il avait rédigé de célèbres comptes rendus qui avaient alors été considérés comme de pures inventions. L'élément décisif pour l'officier romain fut la découverte de plages couvertes d'ambre brute sortie de l'écume. Il était le premier romain à pouvoir observer l'origine de cette matière précieuse et rare...

Pendant que se déroulait cette expédition les forces terrestres romaines s'étaient mises en branle, lançant une vaste offensive vers le nord. Progressivement les terres des Saxons étaient capturées par les légions réparties en 3 colonnes comme lors des opérations de 358/359. La colonne côtière était commandée par l'Empereur en personne tandis que le nouveau Dux Albiis dirigeait la colonne centrale et le jeune Flavius Theodosius, héritier désigné de Julien II âgé de 36 ans, commandait la troisième colonne. Partout les armées romaines purent avancer sans entraves, refoulant les barbares devant elles. Ceux ci n'avaient en effet pas prévu une telle offensive et la maîtrise des mers par Rome les empêchait de prendre la fuite comme ils le souhaitaient. Appelés à l'aide les Geatas et les Suiones qui vivaient dans des terres encore plus au nord, au delà de la presqu'île, mobilisèrent leurs hommes et leurs navires. A la faveur de la nuit ils parvinrent à faire passer 10 000 hommes sur les terres des Jutes, le peuple vivant à l'extrémité de la presqu'île.

En juillet 380 devait avoir lieu une grande bataille qui allait décider du sort de la région. Les armées barbares fédérées furent bloquées sur la côte par les armées de Julien et du Dux tandis que la Classis Germaniae rendait toute fuite maritime impossible. Là, dans la basse plaine côtière de la façade atlantique du Jutland, 30 000 Saxons, Jutes, Geatas et Suiones firent face à 20 000 Romains. Le sol était trop meuble pour faire intervenir la cavalerie lourde romaine, et Julien décida de ne pas se lancer dans une bataille rangée, préférant faire construire un fossé et une muraille pour faire mourir les germains de faim et les pousser à la reddition comme Jules César l'avait fait à Alesia. Comprenant le péril les assiégés prirent les devant et lancèrent un assaut désespéré contre les Romains avant que ceux ci n'achèvent leurs travaux. Pour soutenir ses troupes dont le moral défaillait devant l'assaut de la horde germanique en furie, Julien se jeta au coeur de la mêlée, épée au point. Mais une hache lancée de loin par un puissant thane fracassa son casque et le fit chuter de cheval. Immédiatement évacué du champ de bataille, l'Empereur devait décéder quelques heures plus tard. Mais avant ses hommes, galvanisés par son sacrifice, écrasèrent les germains et les massacrèrent jusqu'au dernier.

Lorsque Flavius Theodosius apprit deux jours plus tard le décès de son père adoptif il réagit en romain, masquant son chagrin et s'assurant immédiatement de la loyauté des armées. Il décida de rentrer à Rome et confia la campagne au Dux Albiis, qui reçut ordre de pacifier le Jütland, appelé à devenir la nouvelle province de Julianie, et de pousser son offensive avec toutes les troupes du Limes de l'Elbe jusqu'à une rivière repérée par la flotte, rivière connue par les barbares sous le nom d'Oder.

 

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